vendredi 10 mai 2019

La guerre des prix dans l’agroalimentaire


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La guerre des prix que se livre la grande distribution met à mal les marges de l’industrie agroalimentaire.


Les marges des industriels dessinent, depuis trois ans, une courbe en forme de «falaise », a expliqué mercredi un économiste de l’Ania, l’Association nationale des industries alimentaires. Leur taux de marge chuterait de près de sept points sur les trois dernières années, marquant un vrai décrochage avec le reste du secteur manufacturier.
Ces mauvais résultats freinent l’investissement et l’innovation, assure l’Ania : «Il y a eu 32% de nouveaux produits en moins mis sur le marché cette année par rapport à 2017. » La faute à la guerre des prix délivrée par les distributeurs.
Une baisse des prix qui n’aurait pas permis de dynamiser la consommation alimentaire des ménages, qui est en retrait de 1,2 % en 2018 ; ce n’était plus arrivé depuis la crise de 2008. «Moins on vend cher, moins on consomme », résume, railleur, Richard Girardot, président de l’Ania. Pour autant, les ventes des industriels français sont en hausse de 1,5 % en 2018. La montée en gamme et l’export ont permis de limiter la casse, assure l’association.
«L’objectif n’est pas de pleurnicher mais de donner la réalité », assure Richard Girardot. D’ailleurs, quand il s’agit de parler de l’avenir, les industriels sont moins maussades. «Il faut être indulgent. Nous sentons qu’il y a des choses qui bougent », confie Richard Girardot.
Certes, l’Ania dresse un bilan relativement négatif des négociations commerciales annuelles, qui se sont achevées fin février et fixent pour l’année les tarifs d’achat des produits alimentaires en grandes surfaces. Mais elle constate que «des accords ont été signés avec des engagements des distributeurs ».
«Une certaine confiance» est même en train de s’installer avec la centrale d’achat d’Auchan et de Casino, assure le président de l’association. Ces deux enseignes ont mis en place une démarche de concertation par secteur, avec des rendez-vous mensuels. Une première. Des discussions s’amorceraient également avec E. Leclerc. «Nous sentons qu’il y a une volonté d’avancer» de la part des distributeurs, pressent-ils.

Alva est la dernière usine française à valoriser ces produits alimentaires.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/reze-44400/reze-alva-fabrique-votre-saindoux-6307575

Le gras des porcs bretons et canards vendéens est raffiné à Rezé.

Quand on se cuisine une poêlée de pommes de terre à la graisse de canard, ou au saindoux, on consomme local. Car l'usine qui fabrique ce gras alimentaire est ici, à deux pas de la Loire et de la clinique Confluent. Alva collecte 48 000 tonnes par an dans les abattoirs de Bretagne et Vendée et valorise leurs restes de découpe. 55 % vont nourrir les humains, 32 % seront pour les chiens et chats et 13 % pour le bétail.
« Le cœur de notre métier s’inspire du traitement des huiles. Par des procédés simples de séparation, nous éliminons l’eau et les impuretés contenues dans les graisses » , explique Frédéric Decaix qui dirige l’usine Alva, à Rezé. Avec le canard, c’est comme de faire un confit, mais dans des cocottes géantes de 8 500 l. La viande, bonne protéine pour les animaux, est séparée de la graisse. Le gras de porc est fondu par injection de vapeur. Il reste alors 40 % d’eau, un bouillon riche en collagène qui part en méthanisation mais pourrait être transformé. Un potentiel développement sur lequel se penchent les ingénieurs.
Frédéric Decaix pointe la longue liste des certificats de l’entreprise alignée sur les standards européens. Témoins du fait que la maison, qui a 70 ans d’expérience, évolue en permanence. Elle a même dans sa gamme alimentaire des graisses végétales, coco et coprah sous label bio. Son seul souci, c’est que les industries ne sont plus désirées dans le cœur de métropole. Prête à déménager, Alva n’a pas encore trouvé où se poser. Elle « cherche en Sud Loire, dans un rayon de 30 km de Nantes. »